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La 5e génération : vers une route automatisée, évolutive et résiliente

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La 5e génération : vers une route automatisée, évolutive et résiliente

Après l’autoroute, développée au début du 20e siècle, arrive la 5e génération de routes qui tire le meilleur des technologies existantes et celles à venir. En effet, les routes sont vouées à s’adapter aux besoins des véhicules, à se rénover et à assurer de nouvelles fonctions. Demain, nos routes intégreront les évolutions techniques et pourront communiquer afin de mieux répondre aux enjeux de la mobilité durable et de la transition énergétique.

« Compte tenu de la belle effervescence autour des « smart city » et des problématiques circulatoires connues à La Réunion, nous essayons de réfléchir d’un point de vue global, afin de pouvoir construire des routes selon le besoin, en offrant le plus de mobilité aux usagers et en diminuant le nombre d’infrastructures », explique Alexandre LEBAS, directeur de l’Activité INGETEC océan Indien.

La route automatisée

Vers une route intelligente : la route qui s’auto-diagnostique

Connaître l’état actuel et futur d’un réseau, est nécessaire pour assurer une gestion et une maintenance proactives, efficaces et au meilleur coût. De plus, les travaux de maintenance sur les réseaux routiers réduisent leur disponibilité. Cela a pour conséquence une probabilité plus grande de congestion et par là même d’accident. Connectée avec les usagers, véhicules, gestionnaires et fournisseurs de services la route permettra de recueillir des données des capteurs enfouis pour mesurer l’état du patrimoine (chaussée, pont, tunnel). À cet effet, une recherche à tous les niveaux (stratégie, gestion et technologie) est nécessaire pour en permettre l’exploitation automatisée ; elle requiert le développement et la mesure de nouveaux indicateurs d’état synthétisés à partir de capteurs intégrés et de capteurs embarqués. Elle implique également le développement des stratégies minimisant les interventions de maintenance.

En matière de gestion des flux, la modification du calibrage des voies en fonction des heures ou jours de la semaine est une méthode déjà connue et facile à mettre en place, qui présente de nombreux avantages. En effet, ces modifications de voie peuvent permettre une bonne gestion des trajets pendulaires (matin et soir). Ces trajets sont souvent à l’œuvre d’un grand nombre de ralentissement qui pourrait être évité en ajoutant temporairement une voie de circulation supplémentaire.

Ainsi, sur les nouvelles infrastructures comme dans le cas de restructuration de routes existantes, les mouvements pendulaires vers St-Denis le matin, et vers St-Benoît en fin d’après-midi, pourraient être régulés (par exemple pour l’Est : matin =2 voies vers St-Denis et 1 voie vers St-Benoît ; soir = 2 voies vers St-Benoît et 1 voie vers St-Denis). Ces solutions permettent d’absorber le trafic tout en optimisant la largeur globale de l’infrastructure.

 

La route évolutive

Nous sommes à l’aube d’une voie adaptable, modulaire, décarbonée et économe en ressources naturelles. Les structures préfabriquées et les techniques de construction automatisées reposant sur les nouvelles technologies permettent d’avoir recours à des procédés de fabrication moins onéreux car effectués en conditions contrôlées. De plus les chaussées urbaines démontables (CUD) sont conçues pour être facilement ouvertes et refermées en une demi-journée environ, à l’aide d’un matériel léger et silencieux, afin de minimiser la gêne aux usagers et riverains. Les avantages sont :

  • Délais raccourcis de construction
  • Accès facilité aux différents réseaux sous la chaussée
  • Durées réduites d’intervention sur la chaussé
  • Evolutivité de l’infrastructure pour recevoir des voies de bus, des voies de tramways ou encore des pistes cyclables
  • Possibilité de faire des structures de couches de roulement sur mesure (plus silencieuses, moins de résistance au roulement, gestion de l’adhérence, etc.).

Bien que ce dispositif de chaussée modulaire soit difficilement envisageable sur un linéaire long, il peut tout de même se réfléchir au droit de certaines intersections par exemple.

 

La route résiliente aux conditions météorologiques

La Réunion, du fait de son insularité et de son relief compte près de 200 microclimats et connaît régulièrement des risques naturels. Pour localiser et prévoir les phénomènes climatiques gênants pour la circulation, Météo France s’en remet à l’observation. Les cartes de risque sont établies en croisant des observations satellitaires avec des observations au sol. Ces dernières s’appuient sur un réseau de centaines de stations météorologiques réparties sur le territoire métropolitain et dans les DOM. Malheureusement, leur résolution est insuffisante pour fournir une information fiable à l’échelle d’un phénomène au caractère très local comme le brouillard. Pour cette raison, les zones critiques, par exemple les aéroports, sont spécifiquement instrumentées pour mesurer la distance de visibilité météorologique.

Le caractère linéaire du réseau routier rend une telle instrumentation économiquement difficile pour ne pas dire impossible, à la différence des aéroports. Néanmoins, les routes sont dotées d’un potentiel pour l’observation météorologique du brouillard puisqu’elles sont en grande partie équipées de caméras de vidéo-surveillance.

Les conditions climatiques et météorologiques à la Réunion étant relativement variables d’un point à l’autre, que nous pourrions équiper nos infrastructures de ce système de prévention et d’information pour l’ensemble des usagers de la route.

 

ALEXANDRE LEBAS,

DIRECTEUR DE L’ACTIVITÉ OCÉAN INDIEN